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vendredi 28 juin 2013

Wish you were here...




10 ans aujourd'hui. La journée n'est pas aussi belle que pourrait être une journée d'été. Je me souviens du 28 Juin 2003, de toute la journée si noire, si violente. Mais je ne me souviens pas des derniers moments que j'ai passé avec toi. C'est bizarre, je n'ai jamais cherché à me rappeler, sauf aujourd'hui.
Qu'est-ce qu'on a fait ? C'était quand ? 1 semaine avant, 1 mois ? Pas autant, peut-être une semaine...
Mais ce n'est pas important. Ce que je sais c'est que depuis 10 ans, tu es toujours dans mes rêves.
Tu partages mon inconscient comme si tu ne nous avais jamais quittés.
On préparerait peut-être ton mariage cette année, maintenant que la loi l'autorise. Ce serait une grande victoire pour ta liberté, on aurait brisé ces chaînes, enfin quelques unes seulement.

Quand j'ai ouvert ta porte pour rentrer dans ta vie, celle que ta mort a ouverte, révélée, je n'ai pas découvert tant de secrets dissimulés, simplement quelques confirmations. Ces choses dont on n'a jamais parlées, mais que je savais être sans savoir. Ces choses qui n'avaient pas leur place dans notre famille. On ne saura jamais comment nous l'aurions vécu.


Tu me manques... Wish you were here !

mardi 18 juin 2013

La Gayvolution


Pour une fois, je n'ai pas envie de jouer au loup aujourd'hui. Ni vous spammez des nouvelles créations gothiques de Florence.
Pour une fois, je n'ai pas envie de laisser la bête s'amuser à titiller votre peur de la nuit au plus profond de la forêt, c'est fascinant, mais pas aujourd'hui.

Dans les yeux du loup

Par contre, j'ai envie de parler de ces autres peurs, qui se sont exprimées avec plus ou moins de violence, de façon plus ou moins légitime suivant de quel côté on penche.
Je ne vous retirerez pas le droit d'avoir peur, je ne vous retirerez pas le droit d'être en désaccord.
Je ne vous retirerez pas le droit de vivre dans vos convictions et votre normalité.
Par contre, si je pouvais, je vous retirerez le droit de refuser d'accorder la liberté d'aimer, d'imposer votre vision unilatérale d'une vie à 2.
Quand je regarde tout ce que vous êtes capable de faire, toute la violence dont vous faites preuve pour empêcher deux femmes, deux hommes de s'aimer et d'aimer les enfants.
Quand je vois avec quelle conviction, quel acharnement, vous combattez l'amour, vous luttez contre le bien-être, le bien-vivre de votre prochain.
Tout cela juste parce que vous croyez avoir le monopole du savoir aimer ! Parce que vous (bien ?) pensez qu'un homme qui aime un autre homme ne peut pas aimer un enfant.
Ça vous paraît tellement vicieux au point de penser que cela va faciliter les prédateurs sexuels qui pourront ainsi élever leur propre proie.


Mais vous n'avez rien compris, vous ne savez pas ce que veut dire aimer et vous l'avez prouvé, avec vos slogans et invectives. Être gay n'a rien avoir avec la pédophilie.
Vous avez montré avec énormément de force, votre haine, votre intolérance, en prenant à témoin vos propres enfants, trop jeunes pour comprendre à quel point vous les manipulez.
Je me demande ce que ça va devenir dans les cours de récréation quand ils vont croiser leur petits camarades, qui auront la "tare" de vivre dans un foyer différent de votre sacro-saint modèle.
Je n'ose imaginer la souffrance et le déséquilibre émotionnel que cela va provoquer autant du côté des victimes que du côté des bourreaux.
Et je me dis que tout ce contre quoi vous avez voulu vous battre, vous l'avez vous-mêmes incité.
Beaucoup diront que le temps va atténuer les (in)différences, que peu à peu la société française acceptera et l’intègrera dans son quotidien. Et je le crois aussi.
Mais je crains que cette graine de haine que vous avez semée, ne s'élève insidieusement et gangrène (tiens une fusion de graine et haine) un avenir qui n'est pas des plus prometteurs.
Il y a tellement d'autres combats à mener, de libertés à conquérir, et vous, vous avez pris le chemin à l'envers.

Regardez sous vos pas, vous piétinez votre humanité...

dimanche 6 janvier 2013

Revenons à l'aube de ce moment...

Au commencement étaient la peur et le désir...

C'est bien la peur qui a gagné. Le désir s'en est allé, estompé par ces barrières : la morale et les dogmes. Tout ce qui est liberticide qu'on retrouve dans les liturgies hebdomadaires, rabâché et rabâché encore à chaque sermon.

Pourquoi avoir peur de transgresser ces règles ? Elles ne font que brider les envies, brimer nos désirs, elles enferment nos émotions dans des cages de bien dire ou bien paraître. Et elles remplissent nos vies d'actes manqués. Et sincèrement, je restais persuadé que je faisais bien. Je croyais que je les respectais. Derrière ma bulle de croyant, je refusais des promesses de jeux, de tendres plaisirs et d'éclats de vie. Et plus si affinités n'a que très rarement connu le plus.

Je l'ai refusée tant de fois. Je l'ai frustrée à chaque fois. Elle avait cette persévérance tenace, intrigante. Au point de créer les situations, qu'aucun homme n'aurait manquée. Elle savait susciter le désir, au plus profond de mon moi. Et je n'ai pas su briser mes barreaux.

C'était un bel été, une après-midi sur la plage. Elle avait trois grains de beauté, proche de ses seins. Je les ai baptisés le timide, l'audacieux et l'amant. Le timide était le plus loin de son sein, l'audacieux, plus curieux, semblait s'en approcher et l'amant était tout simplement installé sur son galbe. Et je rêvais d'être cet amant, mais je n'ai pas su être mieux que l'audacieux.

Plus tard dans l'été, elle m'a demandé si notre amitié me rendait insensible à ses charmes, est-ce qu'elle inhibait mon désir. Et je lui ai révélé mon regard, ma vision de ses grains de beauté. Ce n'est pas notre amitié qui freinait mon désir, mais les préceptes, les lois qui m'ont été inculquées, gravés sur mon âme comme dans la pierre. Et j'en avais peur.
Je l'ai accompagnée vers cet autre, un amant sans frein, je l'ai laissée le rejoindre, en lui prononçant les trois mots qu'elle souligna du classique "moi aussi". Et ça n'a rien changé...
J'ai précieusement cultivé son amitié pendant quelques années encore. Toujours amis, ce sentiment que je savais hypocrite, tant elle me le reprochait. Encore ami, après une dispute sur ce même thème... Et ça n'a rien changé...

Et la vie nous a accompagné loin l'un de l'autre.

Au commencement étaient le désir et la peur... Et à la fin, rien.