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dimanche 6 janvier 2013

Revenons à l'aube de ce moment...

Au commencement étaient la peur et le désir...

C'est bien la peur qui a gagné. Le désir s'en est allé, estompé par ces barrières : la morale et les dogmes. Tout ce qui est liberticide qu'on retrouve dans les liturgies hebdomadaires, rabâché et rabâché encore à chaque sermon.

Pourquoi avoir peur de transgresser ces règles ? Elles ne font que brider les envies, brimer nos désirs, elles enferment nos émotions dans des cages de bien dire ou bien paraître. Et elles remplissent nos vies d'actes manqués. Et sincèrement, je restais persuadé que je faisais bien. Je croyais que je les respectais. Derrière ma bulle de croyant, je refusais des promesses de jeux, de tendres plaisirs et d'éclats de vie. Et plus si affinités n'a que très rarement connu le plus.

Je l'ai refusée tant de fois. Je l'ai frustrée à chaque fois. Elle avait cette persévérance tenace, intrigante. Au point de créer les situations, qu'aucun homme n'aurait manquée. Elle savait susciter le désir, au plus profond de mon moi. Et je n'ai pas su briser mes barreaux.

C'était un bel été, une après-midi sur la plage. Elle avait trois grains de beauté, proche de ses seins. Je les ai baptisés le timide, l'audacieux et l'amant. Le timide était le plus loin de son sein, l'audacieux, plus curieux, semblait s'en approcher et l'amant était tout simplement installé sur son galbe. Et je rêvais d'être cet amant, mais je n'ai pas su être mieux que l'audacieux.

Plus tard dans l'été, elle m'a demandé si notre amitié me rendait insensible à ses charmes, est-ce qu'elle inhibait mon désir. Et je lui ai révélé mon regard, ma vision de ses grains de beauté. Ce n'est pas notre amitié qui freinait mon désir, mais les préceptes, les lois qui m'ont été inculquées, gravés sur mon âme comme dans la pierre. Et j'en avais peur.
Je l'ai accompagnée vers cet autre, un amant sans frein, je l'ai laissée le rejoindre, en lui prononçant les trois mots qu'elle souligna du classique "moi aussi". Et ça n'a rien changé...
J'ai précieusement cultivé son amitié pendant quelques années encore. Toujours amis, ce sentiment que je savais hypocrite, tant elle me le reprochait. Encore ami, après une dispute sur ce même thème... Et ça n'a rien changé...

Et la vie nous a accompagné loin l'un de l'autre.

Au commencement étaient le désir et la peur... Et à la fin, rien.