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mardi 28 juin 2016

Un jour d'enterrement...

 "Pas aujourd'hui, pas maintenant ! Laissez-moi.
Demain, peut-être que j'oublierais... Non, sûrement pas. Demain, je ne verserais plus de larmes, ou peut-être après-demain. Oui je me relèverais, pour sourire avec le soleil, pour rire avec les enfants.
Mais pas aujourd'hui, pas maintenant ! Laissez-moi.

Oui je continuerais à vivre, pour vous, pour les autres. Oui, je me relèverais...
Même si c'est sans lui, je continuerais à construire, à inventer, à créer, à aider.
Mais pas aujourd'hui, pas maintenant ! Laissez-moi.

Laissez-moi pleurer, laissez-moi l'aimer encore un jour. Parce qu'il est là, dans sa boite, encore présent. Parce qu'il le mérite, parce qu'il est ma force, mon support. Parce qu'il est mon rival et ma conscience. Il est le seul à savoir me blesser, me faire mal pour me rendre plus grand.
Laissez-moi lui donner mes larmes et ma douleur.


Pas aujourd'hui, pas maintenant. Je ne veux pas de votre sourire, ni de votre affection. Je ne veux pas votre tendresse, ni votre affliction. J'ai branché mon cerveau sur mon cœur, et aujourd'hui mon cœur est en enfer.
Je ne veux pas de votre compassion. Je me fous de votre empathie. Je veux avoir mal avec lui, je veux lui dire adieu, avec toute ma colère et mes blessures.
Alors, laissez-moi aujourd'hui, maintenant, verser mes larmes tant qu'il m'en reste encore. Et s'il faut, je pleurerais mon sang, pour qu'il parte avec, pour qu'il l'emporte dans son linceul.



Revenez demain, ou la semaine prochaine. Je répondrais peut-être à votre envie de vivre, d'aimer.
J'aurais peut-être envie de vivre, même sans lui.
Mais pas aujourd'hui, pas maintenant...."


Plusieurs années ont passé depuis ce jour. Et j'ai encore des moments où ces sentiments me rattrapent. Le soleil se lève sur ces journées douloureuses, avec les souvenirs de ce mauvais jour que j'aimerais effacer de ma vie.
Et aujourd'hui encore, le soleil se lève, sur ce matin d'une date funeste, je rêve de toi toutes les nuits depuis quelques temps. Sûrement parce qu'un bébé est arrivé dans un foyer aux accents de liberté. Cette liberté que tu n'as pu éprouver, qui ne s'est pas donnée à toi. Et pourtant elle te tendait les bras et puis... rien. Tu es parti brutalement.

Tu me manques.

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